C’était là sous mes yeux depuis plusieurs années, mais je ne l’avais pas vu, pas compris, pas intégré. Et, soudainement, pendant l’échauffement, une phrase s’est imposée à mon esprit « Il faut aller avec ».

Il faut aller avec, jamais contre. Aller contre, c’est augmenter la difficulté, c’est vouloir maîtriser l’autre à tout prix en usant de la force, c’est risquer de ne pas y parvenir si l’autre est plus fort, c’est risquer de blesser si l’autre est plus faible. Dans les deux cas, le résultat n’est pas satisfaisant. Durant mes entraînements, je l’avais entendu, ressenti, mais je ne l’avais pas compris. Pour le ressentir, c’est simple : il suffit d’attraper le bras d’une personne et d’essayer de la tirer, de la pousser, plus vous essayerez, plus cette personne résistera. Laissez la aller, accompagnez la sans vous laissez emporter, le résultat sera paisible et sans effort. Une évidence et pourtant, la majorité d’entre nous, spontanément, allons contre. Dans un combat comme dans notre quotidien.

On nous a appris à toujours tout maîtriser, on a oublié de nous dire que c’était illusoire et inutile. « On » étant l’école, nos parents, tout ce qui a pu participer à notre éducation. Résultats ? Dans nos quotidiens, nous effectuons des bras de fers perpétuels : au travail, dans nos vies amoureuses, familiales. Tous les aléas qui nous arrivent dessus, toutes ces choses qui nous ennuient, nous bloquent, nous chagrinent, nous mettent en colère… semblent comme autant de batailles à mener. La vie doit-elle être un combat perpétuel ? Je ne le crois pas. Nous ne pouvons pas arrêter ces aléas subitement, ils sont engagés, ils nous tombent dessus, nous ne pouvons que les accepter et les accompagner sans qu’ils nous abiment. J’aime à imaginer la vie comme une eau de source : l’eau de la source coule toujours, malgré les rochers, les cailloux, elle glisse, elle contourne et se charge en minéraux. Elle en n’en sort que plus riche et apporte la vie là où elle passe.

Ce qui nous arrive dessus ne doit pas nous faire peur, si j’ai peur je me fige et je me prends le coup en pleine face. Il faut trouver dans son quotidien cette manière d’aller avec sans laisser faire : commencer par se maîtriser soi-même, ne pas gaspiller son énergie pour ce/ceux qui n’en vaut/valent pas la peine, mettre ses émotions et son égo de côté pour que tout soit plus simple et plus limpide.


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